Loi déforestation : le texte de la honte, vidé de sa substance et reporté d’un an encore alors qu’une solution simple et qui pourrait contenter tout le monde existait…

« Lutter contre la déforestation, ce n’est apparemment plus du tout une priorité européenne. C’est le constat qu’il faut tirer de ces dernières semaines. Les gouvernements européens semblent vouloir un nouveau report d’un an, la Commission patauge et au Parlement européen, de la droite à l’extrême droite, les élus espèrent voir le texte reporter ou vider de sa substance. 

Le signal envoyé est catastrophique, la perte de crédibilité de l’Europe aux yeux des citoyens et des entreprises est immense. Alors que nos entreprises ont besoin de stabilité, de prévisibilité et de protection, l’Europe, tel un cheval effrayé, refuse de sauter les obstacles, les uns après les autres.

Nous ne gagnerons pas la guerre économique, climatique, géostratégique si on accepte que des questions informatiques dictent notre stratégie ou si l’on accepte la concurrence déloyale !

Je ne veux pas être complice de cela, je voterai CONTRE toute proposition de report. Le Green Deal européen n’était pas qu’une promesse électorale, mais un engagement concret, ferme et irréversible, nous devons nous y tenir ; c’est une question d’intérêt général, pour le climat, pour notre prospérité » explique sans détour l’Eurodéputé Yvan Verougstraete en charge de l’environnement mais aussi des entreprises au parlement européen qui précise toutefois qu’une solution de compromis existe (voir plus loin).

 

La loi déforestation, c’est quoi

« La loi européenne sur la déforestation, votée en 2023, devait enfin mettre un terme à une absurdité ; chaque année, des produits que nous consommons en Europe, comme le chocolat, le café, le soja, l’huile de palme, le cuir ou le bœuf, continuent de détruire les forêts du monde entier. Avec cette loi, l’Union européenne exigeait que ces produits ne puissent plus provenir de zones déboisées. Concrètement, les entreprises doivent prouver la traçabilité de leurs matières premières avant de les vendre sur le marché européen. C’était une révolution, une victoire du bon sens et du climat.

C’était aussi une victoire de la crédibilité économique, nous ne pouvons pas imposer à nos entreprises, à nos territoires, à nos agriculteurs de respecter les forêts si on accepte d’importer des produits venant de zones déforestée. Nous ne réussirons pas la transition en mettant nos entreprises dans une position de concurrence déloyale, menant à la délocalisation inévitable, de notre pollution mais aussi de notre prospérité.

« Le texte tel qu’amendé, non seulement reporte sans raison valable d’un an sa mise en œuvre, mais, en plus le vide de sa substance en supprimant totalement les obligations pour les entreprises en aval de la chaine. »

« d’une panne informatique à une panne politique »

Deux mois avant son entrée en vigueur, c’est d’abord la Commission européenne qui a voulu faire machine arrière en prétextant un problème informatique. La semaine passée, c’est au Conseil que de nombreux gouvernements européens ont voulu contrecarrer la mise en place du texte. Ce mercredi, la droite conservatrice et l’extrême droite s’allieront probablement, avides de toujours bloquer, retarder ou saboter les avancées environnementales européennes.

Ce problème informatique, c’est toi de l’incompétence, soit un abus de la Commission. L’administration ne légifère pas, elle doit exécuter.

Un compromis d’intérêt général existe pourtant

« Pour nous, le report d’un an est inacceptable. Pour l’union des droites conservatrices et extrêmes, majoritaire doit-on le rappeler, il faut un report d’un an, voire même un report à jamais… »

« Pour sauver le texte et rester quand même du bon côté de l’Histoire, il me semble qu’un compromis serait d’appliquer la loi au 1er janvier 2026 comme prévu initialement mais de n’appliquer les sanctions qu’une année plus tard.

Cela valoriserait aussi les très nombreuses entreprises qui ont fait d’énormes efforts pour se mettre en conformité avec la loi dans les temps. Cela permettrait aussi d’apprendre des éventuels bugs qu’ils soient pratiques, informatiques ou administratifs. Enfin, ce démarrage dès le 1er janvier 2026 représenterait un signal positif pour l’environnement mais aussi pour nos entreprises européennes en quête de stabilité. »

« Reporter le texte ou refuser un tel compromis confirmerait l’identité de ceux pour qui l’avis des lobbies de quelques multinationales pèsent plus que celui de la plupart des entreprises européennes ou l’intérêt même des citoyens. »

Derrière ce nouveau report potentiel se cache un risque encore plus grand ; la réouverture du texte. Certains veulent affaiblir la loi, introduire des dérogations ou édulcorer les obligations de traçabilité. Ce serait une capitulation face aux lobbies et aux pressions extérieures, américaines notamment.

L’EUDR n’est pas une loi symbolique. C’est une des pierres angulaires du Green Deal européen, une réponse concrète à la crise climatique et à la destruction des écosystèmes. La vider de sa substance serait trahir non seulement le Parlement européen, mais aussi tous les citoyens qui ont cru à une Europe capable d’agir pour le bien commun. »

« L’Europe doit faire appliquer la loi comme prévu car reporter, c’est céder. Et céder, c’est reculer sur l’essentiel : notre crédibilité, notre cohérence, notre avenir. »

 

Porte-Parole : Emmanuel Foulon – 0032 497594186